| « Désir de loi et loi du désir : judaïsme et psychanalyse » |
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mercredi 19 novembre 2014, 19:30 - 22:00 | Institut Elie Wiesel 119, rue La Fayette 75010 Paris |
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19H30: LEÇON INAUGURALE
de Paul Laurent-Assoun
Professeur à l’Université Paris 7- Diderot,psychanalyste
« Désir de loi et loi du désir : judaïsme et psychanalyse »
Sous la présidence de Christian Hoffmann, Professeur à l’Université de Paris-Diderot
« Pourquoi a-t-il fallu que ce soit un juif tout a fait athée qui invente la psychanalyse… »? Cette question formulée par Freud a pour enjeu le lien profond entre judaïsme et psychanalyse, à la fois évident et énigmatique
et surtout à situer en son juste lieu. Comment faire droit à ces affinités sans confusion, ne serait-ce qu’entre science et religion ? Pourquoi certaines formes d’anti freudisme viennent-elles s’articuler à un « anti-judaïsme »? Dans cette vaste question, nous
choisirons ce qui pourrait être l‘axe de la confrontation, soit le point de vue de la Loi en lien avec le désir.
D’une part, le désir porteur de l’« être juif » pourrait bien être justement un certain désir de Loi, qui le spécifie par rapport à toute autre forme de « faire lien » religieux.
D’autre part, la psychanalyse découvre, en son expérience concrète comme dans son anthropologie, le lien indéfectible du désir du sujet à l’interdit. Pas d’autre manière d’aborder le « symptôme » que de faire droit à ce vécu coupable du désir, oedipien, avec son corollaire majeur, l’angoisse. Mais de cette angoisse, que faire?
Cela amènera à réinterroger, depuis la psychanalyse, la question majeure des mitzvot à travers lequel certains penseurs du judaïsme contemporain, tel Yeshayahou Leibowitz, ont mis en évidence le caractère distinctif et inconditionnel du judaïsme - sauf à accréditer une forme de « kantisme juif » qui interroge, par rapport à d’autres virtualités du judaïsme.
On comprendra mieux en miroir pourquoi Lacan a intronisé « la Loi » comme instance symbolique, tandis que chez Freud elle se réduit à la position surmoïque, sauf à en saisir toute la complexité. S’il y a « je ne sais quoi de miraculeux dans le fait d’être juif », comme Freud le constate par ailleurs, alors même qu’il se tient à distance de la position religieuse au nom d’un désir de réel, on tentera d’approcher en quoi consiste l’objet de ce désir. Cela permettra de situer au passage la posture de Freud envers son appartenance juive, en toutes ses nuances. La « science de l’inconscient » serait dès lors à corréler à un certain « mode de pensée talmudique », dont le créateur de la psychanalyse dit qu’« il ne peut pas avoir soudainement disparu de nous » (analystes)…
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